Fonction: Passager
Emplacement: Première Classe
Cabine Apparentement: C-87?
Sort: Victime
Histoire:
Né le 5 juillet 1849, William Thomas Stead était un éditeur londonien bien connu, dont les prises de position dérangeaient. Ayant débuté un apprentissage chez un négociant à 14 ans, il s'orienta très vite dans le journalisme. Homme actif et soucieux de rendre la lecture accessible aux plus défavorisés, Stead était également un journaliste engagé. Il commença à éditer en 1871, avec la parution du Northern Echo. Le succès fut au rendez-vous et lui assura une influence dans le nord de l'Angleterre. Il fut engagé par la Pall Mall Gazette en 1880, une revue du soir fondée en février 1865, que Stead racheta en 1883.
La même année, le journaliste se lança dans la dénonciation de la prostitution infantile. Deux ans plus tard, en juillet 1885, il acheta une adolescente de 13 ans pour la somme de 5£! Stead ouvrit alors le débat en dénonçant une telle facilité dans la Pall Mall Gazette avec un article intitulé Maiden Tribute of Modern Babylon. L'article provoqua le scandale. Le 10 novembre suivant, le journaliste fut condamné pour enlèvement d'enfant. Néanmoins, la méthode fracassante fit effet. Quelques mois plus tard, le Parlement britannique prit des mesures contre la prostitution infantile.
Stead continua à éditer la Pall Mall Gazette jusqu'en 1889. L'année suivante, il fonda la Review of Reviews. Le succès fut là aussi au rendez-vous, si bien que le journaliste créa en1892 l'American Review of Reviews ainsi que l'Australian Review of Reviews.
W. T. Stead était un homme qui s'impliquait aussi dans la législation sociale ou encore dans la réforme du code criminel en Angleterre. Il soutint la cause féminine, comme le droit de vote. Il fut le premier éditeur à employer des femmes sur le même salaire que les hommes. Il écrivit également, en 1894, un ouvrage intitulé La Guerre du Travail aux États-Unis.
Stead n'hésita pas, aussi, à visiter les colonies anglaises et y dénoncer les conditions de vie. Ses prises de position en faveur des Africains lors de la guerre des Boers le fit se brouiller avec un ami de longue date, Cecil John Rhodes. Il dénonça également l'américanisation du monde. Il appella aussi à une Europe unie, thème sur lequel il écrivit un livre en 1899.
Constatant l'évolution des machines de guerre, il était d'avis qu'un conflit deviendrait une véritable boucherie. Pacifiste – ce qui lui valut des menaces de mort – Stead embarqua à bord du Titanic à Southampton, pour se rendre à New York, afin d'y prononcer un discours au cours d'une conférence mondiale sur la paix organisée au Carnegie Hall par le Men and Religion Forward Movement, qui devait se tenir le 21 avril.
Alors que le paquebot faisait escale à Queenstown, il posta plusieurs courriers. William Stead mourut dans le naufrage.