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L'attente





Ce fut le Virginian qui informa la terre de la collision.
Ce fut le Virginian qui informa la terre de la collision.
Pmc Collection.

Les premières informations concernant l'accident du Titanic atteignirent très tôt la terre. Il était 22 h 25 à New York, minuit quinze sur le Titanic, quand la station télégraphiste Cape Race, située à Terre-Neuve, reçut un appel du Titanic qui signalait sa détresse. Les transmissions s'ensuivirent, puis le Titanic cessa d'émettre.

Il y avait une véritable embrouille télégraphique. Cape Race émettait, ainsi que les nombreux vapeurs en mer qui se portaient au secours au paquebot en perdition. À quoi s'ajoutaient les innombrables radioamateurs qui ne comprenaient pas forcément le Morse ou ne savait pas différencier les messages. Ainsi, deux télégrammes bien distincts furent émis. L'un demandait si les passagers du Titanic étaient sains et saufs, tandis que l'autre parlait d'un pétrolier pris en remorque. Il y eut confusion et un message finit par indiquer que tous les passagers étaient sains et saufs et que le Titanic était pris en remorque.

La White Star Line s'était attachée à cette idée. Elle prit même des dispositions en envoyant des trains et des voitures à Halifax, pour s'excuser auprès de ses passagers.

L'assistant radio du Titanic, Harold Bride, à sa descente du Carpathia.
L'assistant radio du Titanic,
Harold Bride, à sa descente du Carpathia.
L'Illustration. Pmc Collection.

Des rumeurs circulaient cependant, selon lesquelles le navire avait bien sombré. Le New York Times se lança dans une série d'appels télégraphiques et finit par découvrir la cessation des émissions des messages TSF du paquebot. À sa une, le journal annonça donc le naufrage.

La White Star, elle, s'accrochait toujours à ses certitudes. Dow, Jones & Co, recevait des informations selon lesquelles le Titanic était assisté d'un autre vapeur et se dirigeait vers Halifax. Un journal titra même à sa une que tout le monde était sauvé.

L'information du naufrage arriva dans la soirée. Elle fut reçue par David Sarnoff. Quand la presse relaya la nouvelle, ce fut un choc. Le drame provoqua la consternation. Pendant de longues journées, on allait ignorer qui étaient les survivants et qui étaient les victimes. Mais on sut très tôt que le montant des morts dépassait aisément celui des vivants.

C'est qu'il n'y avait aucune communication avec le Carpathia, le navire qui avait secouru les rescapés. Le Président des États-Unis William Taft donna l'ordre à l'US Navy d'envoyer des croiseurs au-devant du Carpathia. La communication fut établie, mais comme le navire sauveteur, anglais, et les croiseurs utilisèrent des codes différents, les erreurs étaient abondantes dans les listes de rescapés transmises.

L'attente et l'inquiétude prirent fin, dans la soirée du 18 avril, lorsque le Carpathia arriva enfin à New York. Son commandant, le capitaine Arthur Rostron, avait évalué à 705 le montant des rescapés. Ce qui se traduisait par 1 500 disparus. 30 000 personnes s'étaient réunies sur le quai de la Cunard pour accueillir le Carpathia. 10 000 s'étaient postées sur Battery Park pour le voir entrer dans le port. Ce fut sous l'orage que le navire accosta.