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Les enquêtes





Deux Commissions d'enquête furent constituées à la suite du naufrage du Titanic. Les raisons étaient diverses. La première, qui fut constituée en deux jours, était américaine. Elle avait été instituée par le sénateur William Alden Smith, élu du Michigan. Le fait que des sénateurs non anglais menaient des investigations sur la perte d'un paquebot battant pavillon de Sa Majesté provoqua un scandale.

L'enquête sénatoriale américaine débuta le 19 avril, le lendemain de l'arrivée du Carpathia. Dans la précipitation, les premières audiences étaient menées dans un somptueux hôtel new-yorkais, le Waldorf-Astoria, propriété de John Astor, l'une des victimes du naufrage. Le premier témoin à être entendu fut l'armateur du navire, J. Bruce Ismay. Celui-ci déclara n'être qu'un passager comme les autres, qu'en embarquant dans le dernier radeau mis à l'eau, côté tribord, il n'avait pris la place de personne. Il n'y avait plus personne sur le pont quand il quitta le navire, assura-t-il, comme il assura n'avoir eu aucune connaissance d'un quelconque avertissement à propos des icebergs. Il dut changer d'avis au fil des dépositions, quand des témoins rapportèrent des versions différentes à la sienne.

J. Bruce Ismay lors de sa comparution devant la Commission sénatoriale américaine.
J. Bruce Ismay lors de sa comparution devant la Commission sénatoriale américaine.
L'Illustration. Pmc Collection.

La foule qui assistait aux auditions - beaucoup comme on assiste à un spectacle - fut marquée d'admiration pour le capitaine Rostron. Il avait serpenté entre les icebergs pour se porter au secours des naufragés du Titanic.

L'officier Lightoller s'efforça de défendre l'équipage et la White Star. Il n'avait vu personne se débattre dans l'eau, quand il s'était agrippé à la coque d'un canot retourné. L'opérateur radio Bride, qui avait trouvé refuge sur ce même canot, assura quant à lui qu'ils avaient été obligés de s'éloigner de nombreux nageurs.

Le naufrage souleva de nombreuses questions à propos des systèmes de sécurité.
Le naufrage souleva de nombreuses questions
à propos des systèmes de sécurité.
Les Annales. Pmc Collection.

Les critiques tournées contre la Commission sénatoriale américaine affluèrent depuis l'Angleterre, notamment par l'écrivain Joseph Conrad. Une Commission officielle fut nommée, le 23 avril. Trois jours plus tard, cinq experts en affaire maritime furent nommés. Le 30 avril suivant, un Ordre d'enquête préliminaire fut rendu public.

L'enquête, dirigée par le baron Mersey of Toxteth, débuta le 2 mai 1912. L'enquête entendit principalement des marins, des experts, mais très peu de passagers. Le Tribunal des naufrages apprit qu'un feu couvait dans l'une des soutes à charbon pendant le voyage. Le feu avait été éteint le 13 avril. L'enquête s'acheva le 8 juin et soumit diverses recommandations.

Les enquêtes sur le naufrage du Titanic marquèrent, en réalité, le point de départ d'une série de Conventions devant améliorer la sécurité en mer. Contrairement à toute attente, ce ne fut qu'à partir de 1960, avec la Convention de l'Organisation Maritime Internationale organisée par le Portugal, qu'un paquebot se devait être obligé de disposer de canots pour la totalité des personnes embarquées à son bord. Les compagnies de navigation n'avaient cependant pas attendu ce délai.












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