Fonction: Passager
Emplacement: Première Classe
Cabine Apparentement: B-52-54-56
Sort: Survivant
Radeau: C
Histoire:
Fils de Thomas Henry Ismay, fondateur de l'Oceanic Steam Navigation Compagny (White Star Line), Joseph Bruce Ismay naquit le 12 décembre 1862.
C'était un homme qui parlait peu. S'il donnait l'impression d'être inflexible dans ses principes, il avait en réalité un caractère faible. C'était un homme fragile, émotif, sensible même. Son besoin d'affection avait été refoulé. Sa timidité le distançait des autres. Il détestait toute publicité à son égard.
À 8 ans, il fut envoyé en pension à Elstree, dans le Hertfordshire. À 13 ans, il fut envoyé à Harrow. Il se rendit ensuite un an en France pendant. Il effectua un apprentissage de 4 ans dans les bureaux de la White Star.
À 24 ans, Bruce Ismay se rendit à New York travailler dans les bureaux de la White Star; il y devint agent de navigation. Il retourna en Angleterre en 1891 où il devint associé de la société Messrs. Ismay, Imrie & Company, basée à Liverpool.
Quand son père, Thomas Ismay, mourut le 23 novembre 1899, il devint président-directeur général de Messrs. Ismay, Imrie & Co., ainsi que de la White Star. Le 1er janvier 1900, Bruce Ismay s'adjoint comme associé d'Harold Arthur Sanderson.
Il n'était pas apprécié par les Américains. Un différent l'opposa à William Randolph Hearst, le magnat de la presse américaine.
La White Star fut rachetée par l'International Mercantile Marine Company (IMM) de J. P. Morgan, le 1er janvier 1904. Ismay fut nommé P-D G d'IMM en 1904. Son salaire en tant que président-directeur général d'IMM était de 20 000 £ par an.
Le projet de construction de l'Olympic et du Titanic fut présenté à Bruce Ismay le 29 juillet 1907, par les chantiers Harland & Wolff de lord Pirrie. La lettre d'accord fut signée le lendemain. Initialement, les navires devaient être dotés de trois cheminées. Ismay pensa alors qu'une quatrième leur donnerait une ligne plus harmonieuse.
Ismay assista au lancement du Titanic, le 31 mai 1911. Peu de temps après, il participa au voyage inaugural de l'Olympic.
Le 9 avril 1912, Ismay se rendit à Southampton et passa la nuit à l'hôtel Southwestern. Il embarqua à bord du Titanic le lendemain, à 9 h 30. Il était accompagné de son épouse Florence, et de leurs trois plus jeunes enfants. Florence Ismay et les enfants allaient visiter le paquebot, mais ne participaient pas au voyage inaugural. Bruce Ismay participait au voyage pour se faire une idée du paquebot. Il se rendait également à New York pour parler de son futur départ de son poste de P-D G d'IMM.
Elizabeth Lines, une passagère de première classe, surprit Ismay discuter avec le capitaine Smith dans la palmeraie. L'entretient portait sur la vitesse du navire et sur une arrivée le mardi soir au lieu du mercredi.
Le 14 avril, le capitaine Smith lui remis un avertissement des glaces reçu du Baltic. Ismay garda le marconigramme avec lui et le montra à deux passagère, Marian Thayer et Emily Ryerson. Smith vint réclamer le message à 19 h 10, alors qu'Ismay se tenait dans le fumoir. Ce soir-là, Ismay prit son diner au restaurant à la carte, en compagnie du médecin William O'Loughlin.
Ismay était couché quand survint la collision. Il en fut réveillé, croyant que le navire avait perdu une pale d'hélice. Il resta un moment au lit, puis se leva et sortit dans la coursive où il croisa un steward qui fut incapable de l'informer. Sur quoi, Ismay retourna dans sa cabine enfiler un manteau, puis monta sur la passerelle, où le capitaine Smith l'informa de la collision avec un iceberg, lui disant craindre que les dégâts ne fussent sérieux. Ismay retourna alors dans sa suite et croisa le chef mécanicien Joseph Bell, qui confirma les suppositions du commandant, mais déclarant que les pompes devaient permettre de maintenir le navire à flot. Ismay alla alors se changer, puis remonta. Il était sur la passerelle quand le capitaine Smith ordonna l'évacuation.
Ismay se rendit sur le pont tribord et aida l'officier Murdoch à charger les canots, faisant lui-même embarquer les femmes. Il incita l'officier Pitman à charger le canot n° 5. Il tenta même de précipiter les opérations. Ce qui lui valut une réprimande de la part de l'officier Lowe.
Lorsque le radeau C était chargé, Ismay se tenait devant. Tous les canots avaient été largués du côté tribord, à l'exception des radeaux A et C. Au dernier moment, Ismay embarqua à bord.
Alors que son radeau était à la mer, Ismay tournait le dos au Titanic. Il ne désirait pas le voir sombrer. Il fut recueilli par le Carpathia, quand son radeau y arriva à 6 h 15. Le médecin McGhee se porta à sa rencontre, l'invitant à se rendre au salon pour y prendre quelque chose de chaud. Ismay refusa, déclarant vouloir rester tranquille. Il demanda ensuite au médecin de l'emmener dans un endroit où il pourrait s'isoler. McGhee l'emmena dans sa cabine, dans laquelle il resta jusqu'à l'arrivé à New York. Il fut placé sous porduit opiacé.
Quand le Carpathia accosta, Philip Franklin, le vice-président d'IMM, le rejoignit. Puis, ce fut le sénateur William A. Smith, accompagné du sénateur Francis G. Newlands.
Bien que les Commissions d'enquête le blanchiraient de toute charge d'accusation, la rumeur voudrait qu'Ismay avait incité le capitaine Smith à augmenter la vitesse du paquebot pour arriver plus tôt à New York. On lui reprochait fortement d'avoir survécu.
Comme prévu, Ismay donna sa démission de l'IMM en 1913. Contrairement à ses espoirs, il dut démissionner de la White Star. Il resta néanmoins membre du comité britannique d'IMM jusqu'à ce qu'il démissionne de ce poste, en 1916. Il resta membre du conseil d'administration de plusieurs compagnies.
À ceux qui le côtoyaient encore, Ismay leur demanda de ne pas évoquer le Titanic en sa présence. Il n'assistait plus aux tournois de bridge ainsi qu'aux bals organisés par son épouse, Florence. Il passait désormais son temps dans ses résidences de Londres et d'Irlande.
Atteint de diabète, on lui amputa la jambe droite en 1936. Il mourut le 14 octobre 1937.