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Le cinéma





Il existe de nombreux films, téléfilms, dessin-animés, épisodes de séries, voire même de séries inspirés par le Titanic ou ses passagers. Comme le drame était survenu peu d'années après l'invention du cinématographe (1895) et que les techniques d'alors ne différenciaient guère de celles de moins d'une vingtaine d'années plus tôt, la filmographie consacrée au Titanic permet d'évaluer l'évolution du 7e art qui a finalement abouti à des réalisations fantastiques!

Dorothy Gibson.
Dorothy Gibson.
Pmc Collection.

Il y eut d'abord les actualités qui montraient des bobines du Titanic, de l'Olympic ou d'autres navires.

Le premier film consacré au naufrage, Saved from the Titanic, sortit au cinéma aux États-Unis en mai 1912. Réalisé par Etienne Arnaud, ce film muet avait pour actrice principale une star de cinéma d'alors, Dorothy Gibson, une authentique rescapée du naufrage.

Une seconde version, In Nacht und Eis, fut mise en scène, un mois plus tard en Allemagne, par Mime Misu. Ce court-métrage fut longtemps cru perdu, jusqu'à ce qu'un particulier fasse savoir qu'il détenait la seule copie existante.

En 1912, toujours, Louis Feuillade montrait un homme d'affaires réserver un billet sur le Titanic dans La Hantise.

En 1913, le danois Auguste Bloom n'hésita pas à faire retaper un navire afin de le faire couler pour son film Atlantis, racontant une histoire mettant furtivement en scène un navire imaginaire.

À la fin de la Grande guerre, Winsor McCay consacra un dessin animé intitulé The Sinking of the Lusitania. Dans le même temps, Léonce Perret tourna également un film sur le torpillage du Lusitania: Lest We Forget, avec Rita Jolivet, une authentique rescapée du torpillage.

Ewald André Dupont.
Ewald André Dupont.
Pmc Collection.

Réalisateur anglais Ewald André Dupont s'inspira lui aussi de la tragédie du Titanic, en 1929, avec son film Atlantic, qui mettait en scène un paquebot imaginaire. Pourtant, l'évocation était telle que la White Star Line se plaignit auprès du ministère du Commerce et de l'Industrie britannique de «l'effet très préjudiciable» que pouvait provoquer ce film.

Quelques années plus tard, le Titanic apparaissait furtivement dans le film Cavalcade de Franck Lloyd. Pour la fin du film History is Made at Night, en 1937, Franck Borzage s'inspirait très clairement du naufrage du Titanic avec le Princess Irene qui heurtait un iceberg.

Une version du naufrage, Titanic, commença à être tournée en Allemagne, en 1942, en pleine Deuxième Guerre mondiale. C'est sur une idée de Harald Bratt, qui s'insiprait du roman de Josef Pelz von Felinau, que le ministre de la Propagande hitlérienne, Joseph Goebbels, lança le film. Il confia la mise en scène à Herbert Selpin. Mais celui-ci se heurta violemment au scénariste, insultant la marine allemande. Goebbels fit convoquer Selpin à Berlin et le fit incarcérer puisqu'il refusait de se rétracter. Selpin fut retrouvé mort le lendemain. Le film fut achevé par Werner Klingler et sortit en 1943 dans différents pays, mais pas en Allemagne.

En 1953, c'était le réalisateur hollywoodien Jean Negulesco qui réalisa le film Titanic, avec Barbara Stanwyck et Clifton Webb. Le film reçut l'Oscar de la meilleure histoire et du meilleur scénario.

En 1955, la série You Are There proposait un duplex entre Walter Cronkite et quelques protagonistes du naufrage, comme le capitaine Smith ou J. Bruce Ismay, dans l'épisode intitulé The Sinking of the Titanic (April 14, 1912).

En 1956, c'était George Roy Hill qui tourna pour la série Kraft Television Theatre l'épisode A Night to Remember. Inspiré du livre éponyme de Walter Lord, le tournage utilisa 31 studios. Patrick Macnee faisait partie du casting.

Un an plus tard, la série Telephone Time consacrait l'épisode intitulé The Unsinkable Molly Brown réalisé par Erle C. Kenton, qui s'inspirait du personnage Margaret "Molly" Brown qui avait fait preuve d'un comportement remarquable la nuit du naufrage.

En 1958, c'est l'anglais Roy Ward Baker qui réalisait A Night to Remember (Atlantique Latitude 41°). Le scénario était de l'écrivain Eric Ambler et s'inspirait également du livre de Walter Lord paru trois ans plus tôt. La production bénéficiait de l'aide de nombreux survivants.

S'inspirant du phénomène de prémonition, la série One Step Beyond consacra en 1959 l'épisode Night of Aprit 14th, réalisé par John Newland. Le comédien Patrick Macnee y tenait le rôle principal.

L'année suivante, Andrew L. Stone réalisait l'ambitieux The Last Voyage (Panique à Bord), film pour lequel il n'hésita pas à inonder l'Ile-de-France et le faire s'enfoncer dans la mer et simuler un naufrage.

En 1964, s'inspirant d'une comédie musicale de 1960, Charles Walters réalisait le film The Unsinkable Molly Brown (La Reine du Colorado), qui rendait hommage à Margaret "Molly" Brown.

En 1966, le premier épisode de la série The Time Tunnel (Au Coeur du Temps), réalisé par Irwin Allen, proposait l'épisode Rendez-vous With Yesterday, dans lequel deux scientifiques étaient propulsés dans le passé, sur les ponts du Titanic.

La série Night Gallery imagina un survivant du Titanic être récupéré par le Lusitania dans l'épisode The Lone Survivor.

En 1972, Ronald Neame s'inspira d'un roman de Paul Gallico pour réaliser The Poseidon Adventure (L'Aventure du Poséidon), dans lequel un luxueux paquebot était complètement retourné par une lame de fond. Le Queen Mary servit de plateau de tournage. En 1978, Jean-François Laguionie mettait furtivement en scène le Titanic dans La Traversée de l'Atlantique à la Rame. Irwin Allen réalisa en 1979 Beyond the Poseidon Adventure (Le Dernier Secret du Poséidon), qui s'avéra être une suite désastreuse au film de Ronald Neame.

Ce fut en Angleterre que Billy Hale mit en scène S.O.S. Titanic en 1979, avec David Janssen, Cloris Leachman, David Warner, Ian Holm, Helen Mirren et Harry Andrews. Le scénario dépeignait les différences sociales. De nombreuses scènes furent tournées à bord du Queen Mary.

En 1980, le réalisateur américain Jerry Jameson s'inspirait du roman de Clive Cussler pour réaliser le film Raise the Titanic (La Guerre des Abîmes). Seuls le casting comportant Jason Roberts, Anne Archer et Alec Guinness, ainsi que la musique de John Barry et quelques effets spéciaux, offraient un bref intérêt à cette superproduction dont le scénario manquait cruellement de scènes d'action et de rebondissements.

En 1980 et 1981, le téléfilm The Memory of Eva Ryker (Les Diamants de l'Oubli) de Walter E. Grauman, avec Natalie Wood, et la mini série Goliath Awaits (Les Survivants du Goliath) de Kevin Connor s'inspiraient plus ou moins du Titanic. La même année, à force de voyages dans le temps, les Monty Pithon se retrouvèrent à bord du fameux paquebot dans Time Bandits (Bandits, Bandits), réalisé par Terry Gilliam.

Le voyage dans le temps fut à nouveau exploité avec la série Voyagers!. En 1982, Winrich Kolbe réalisa l'épisode Voyagers of the Titanic. Le Queen Mary fut utilisé pour le trounage. Ce fut en Allemagne que Lutz Büscher réalisa le téléfilm fort méconnu Titanic, en 1984.

En 1995, Richard Heffron adapta un roman de Danielle Steel avec le téléfilm No Greater Love (Un si Grand Amour). Un an plus tard était réalisé 20 Millions sous les Mers, de la série Les Exploits d'Arsène Lupin. La même année, la série Carland Cross consacrait L'Ombre du Titanic, épisode réalisé par Michel Pillyser et qui se déroulait durant le voyage inaugural du Queen Mary.

En 1996, le téléfilm en deux parties Titanic fut réalisée en Amérique par Robert Lieberman, avec George C. Scott et Catherine Zeta-Jones. Ce fut grâce à son jeu dans cette fiction que la jeune comédienne britannique fut remarquée.

En 1997 sortait en Espagne le film La Camarera del Titanic (La Femme de Chambre du Titanic), réalisé par Bigas Luna, d'après le roman de Didier Decoin, avec Olivier Martinez, Romane Bohringer, Aitana Sánchez-Gijón et Aldo Maccione.

James Cameron.
James Cameron.
Pmc Collection.

En décembre suivant, sortait en Amérique le film Titanic, de James Cameron, avec Leonardo DiCaprio et Kate Winslet. Cette superproduction avait été pressentie pour être un fiasco! Le budget injecté avait été tellement important que l'on imaginait mal la production rentrer dans ses frais. Le film fut un succès planétaire et même le premier à atteindre la barre d'un milliard de dollars de recettes. L'œuvre fut récompensée par onze Oscars, notamment ceux des meilleurs effets visuels, du meilleur film et du meilleur réalisateur.

En 1998, avec Titan, la série Beyond Belief: Fact or Fiction s'inspirait plus où moins de l'anecdote du roman de Morgan Robertson.

Il existe, encore, d'autres productions s'inspirant du paquebot, mais dont le parti pris était la comédie. Ainsi, la même années, Rasmus Hirthe mettait en scène, en Allemagne, Titanic: die Einzig Wahre Geschichte (Le Sarcophage du Titanic). La série Les Sales Blagues jouèrent de l'humour noir avec Naufrage du Titanic. La série Major Alvega se moquait des nazis, dans l'épisode S.O.S. Titanic, en 1999. Se basant également sur un humour décalé, la série Futurama imaginait un vaisseau spatial baptisé Titanic dans l'épisode A Flight to Remember (Titanic 2). Avec Thumbtanic, Todd Portugal misait lui aussi sur le décalage.

Pour les plus petits, Les Minikeums consacrèrent en 1999 Naufrage sur l'Atlantikeum. Kim J. Ok et Orlando Corradi réalisèrent le dessin animé La Leggenda del Titanic.

La même année, Brian Trenchard-Smith réalisa le téléfilm Britannic avec Jacqueline Bisset. La production s'alloua de l'aide des conseillers historiques Cathleen Corbitt et Simon Mills.

L'année 2000 vit la production d'un autre dessin animé réalisé par l'italien Camillo Teti: Titanic, la Leggenda Continua (Titanic, la Légende Continue).

Le roman de Paul Gallico connut deux nouvelles adaptations, en 2005 avec le téléfilm The Poseidon Adventure (L'Aventure du Poséidon) de John Putch, et en 2006 avec le film Poseidon (Poséidon) de Wolfgang Peterson.

L'année suivante, le Titanic redevenait un vaisseau dans la série Doctor Who et l'épisode réalisé par Russel T. Davies The Voyage of the Damned (Une Croisière Autour de la Terre). La même année, c'était Christopher Spencer qui se pencha sur le téléfilm Lusitania: Murder on the Atlantic. Grethe Bøe mit en scène Titanics ti Liv (Les 10 Vies du Chat Titanic). Joseph Vilsmair réalisa, en 2008, un téléfilm en deux parties intitulé Die Gustloff, évoquant la tragédie du Wilhelm Gustloff.

En 2010, Shane Van Dyke réalisa l'absurde Titanic II, dont de nombreuses scènes furent tournées à bord du Queen Mary, tandis qu'Alan Bleasdale réalisa le sérieux The Sinking of the Laconia (Le Naufrage du Laconia). Créée par Julian Fellowes, la série Downton Abbey faisait écho au naufrage avec Episode 1 (Question de Succession).

L'année suivante, avec l'épisode My Heart Will Go On, la série Supernatural changeait le cours de l'Histoire en sauvant le Titanic pour empêcher la chanson de Céline Dion, BO du film de Cameron, de passer sur les ondes. La même année, ce fut le court métrage A Day to Remember qui fut réalisé par Michael McNulty et diffusé sur Internet.

Le centenaire du naufrage du Titanic vit la réalisation d'un film indépendant intitulé The Last Signals de Tom Lynskey. Un court-métrage intitulé Titanic et diffusé sur Internet, fut réalisé par Kevin Dingo. On suivait une journaliste qui participait au voyage dans le but d'interviewer plusieurs personnes à bord. Michael McDowell réalisa le téléfilm SOS: The Titanic Inquiry, qui reconstituait l'enquête anglaise et s'intéressait à l'affaire du Californian. Deux séries furent également tournées. Jon Jones réalisa Titanic sur un scénario de Julian Fellowes, tandis que Ciaran Donnelly s'intéressa à la construction dans Titanic: Blood and Steel (Titanic: de Sang et d'Acier).

En 2014, la série Ricky et Morty imaginait un attraction reconstituant le naufrage, dans l'épisode Ricksy Business. L'année suivante, la série Family Guy (Les Griffin) imaginait un voyage dans le temps et embarquait à bord du paquebot, dans l'épisode Stewie Chris & Brian's Excellent Adventure.

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